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Le recyclage paysager

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Recyclage de stationnement par surfaçage de la fondation

Le recyclage paysager

Bruno Gadrat proposition de texte pour ACQ Montérégie magazine Les Bâtisseurs de la Montérégie 5 juin 2017

Le recyclage c’est dans l’air du temps. Inutile de regarder votre compte de taxes ou le prix de la mise en décharge pour le savoir, personne n’y échappe. On n’a plus le choix. Ban Ki-moon l’a très joliment dit par sa formule, il n’y a pas de plan B, car il n'y a pas de planète B. Notre façon de négocier avec la nature se reflète dans notre façon de faire l’aménagement au quotidien. On le met volontiers en scène dans nos aménagements de façon démonstrative et impressionnante pour nos clients.

C’est incontournable, certains s’essayent avec tout l’arsenal développé depuis les années 60 par les mouvements environnementaux. Profiter de ce qui est déjà en place, réparer, réutiliser ce qui peut l’être, diminuer les travaux et les transports, trouver une nouvelle utilisation ou un nouvel emplacement. De façon plus exigeante, modifier, retraiter les matériaux pour une nouvelle vie. J’en oublie.

À chaque fois que vous vous épargnez des frais, il y a souvent une bonne oeuvre pour la nature cachée derrière.

Pourtant ça ne pogne pas. Du recyclage paysager, on n’en voit presque pas. C’est souvent un petit bout de l’aménagement dans un coin. Quand on en parle, c’est à coup sûr un gros coup de communication sur un élément isolé du projet. Tout le reste, c’est du neuf puisé dans la nature épuisée. Les seuls cas un peu consistants sont des actions citoyennes pour occuper des coins délaissés.

Contrairement aux autres mouvements culturels de relation à la nature, le recyclage n’a pas produit un grand style d’aménagement. Pourrait-on imaginer le parc du Mont-Royal avec un plan qui met en scène la beauté de trucs usés, abîmés ? Le lac aux castors nous disait l’émerveillement pour la nature sauvage des Laurentides. Les rocailles nous disaient l’intérêt des montagnes valorisées par les alpinistes. Dans le style classique, elles nous disaient les grottes et les dieux de la mythologie grecque. Un tas de 2 par 4, du broyage d’asphalte, ça vous dit quoi ? Sans aller aussi loin, pensez à des graminées indigènes ou des légumes à la place du gazon sous les arbres en bord de rue. Combien de temps faut-il pour qu’on demande au service d’entretien de mettre ça propre ? Autrement dit du gazon bien tondu.

L’écologie s’est invitée partout sans faire de bruit. Dans les lois, dans les règlements, dans les taxes, mais surtout, et c’est vraiment nouveau, dans les exigences des clients. Mais le recyclage qui est vraiment essentiel pour l’économie et la nature, rien. C’est encore l’affaire de marginaux.

Le recyclage est déjà un vieux mot recyclé. Parlez de circularité. La circularité est au coeur d’un changement profond de l’économie, ce n’est pas simplement des dizaines de chercheurs qui se regroupent à l’Université de Montréal à HEC. Ce n’est pas seulement de l’écologie industrielle qui se met en place dans les nouveaux pôles industriels. Ce n’est pas seulement du réseautage de l’économie sociale. C’est un mouvement de fond. Comment le faire au quotidien dans tous les projets ? Je le fais, mais c’est un autre sujet.

Quelques références

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Bruno Gadrat

Orig: 05/06/2017 Rev: 2017/06/05

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