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Prunus L.

Prunus | Guigne, bigarreau, cerise, griotte et amarelle | Pêche, pavie, nectarine, brugnon
Choisir le bon cerisier

 

Prunus

À l'origine le mot Prunus désignait les pruniers et parfois les pêchers. Il compte maintenant plus de 400 espèces des régions tempérées de l'hémisphère nord. Certaines sont comestibles d'autres toxiques. La plupart aiment le soleil. Les espèces caduques se plaisent généralement en sol calcaire mais pas les persistantes.

Les espèces les plus connues sont:

Guigne, Bigarreau, cerise, griotte et amarelle

  1. Merisier à fruits doux et sucrés
    • chair ferme et croquante ---> bigarreaux
    • chair tendre et molle ---> guigne
  2. Cerisier à fruits à chair molle et acidulée ---> griottes et amarelles
  3. Croisements entre les deux précédents ---> cerises

La pollinisation n'est pas automatique ni chez un cultivar ni entre les cultivars. Des tableaux d'interpollinisation existent et sont à consulter pour éviter les surprises.

Pêche, pavie, nectarine, brugnon

  1. Peau duveteuse, chaire non adhérente au noyau ---> pêche
  2. Peau duveteuse, chaire adhérente au noyau ---> pavie
  3. Peau lisse, chaire fondante non adhérente au noyau ---> nectarine
  4. Peau lisse, chaire ferme adhérente au noyau ---> brugnon

Choisir le bon cerisier

Si votre projet est de manger des cerises, le choix est simple. Vous sélectionnez d'abord les plantes qui peuvent pousser chez vous. Des guignes qui poussent au Québec, il n'y en a pas des centaines. Ensuite vous goûtez les fruits et vous retenez le cultivar qui vous plaît. Vous lui donnerez alors toutes les conditions requises pour qu'il se porte bien et produise correctement.

Mais si votre projet est d'intégrer le cerisier dans une composition, de faire un jardin, le choix devient plus délicat. L'architecture de paysage ne se résume pas au choix d'une plante sur une ou deux caractéristiques (il pousse bien et les cerises sont bonnes). D'autres dimensions interviennent.

Prenons par exemple cette question:

"Dans le cadre de mon master d'architecture intérieure je travaille sur une école primaire située à Montmorency (95 France). J'aurais aimé savoir quels arbres je peux planter dans la cour, sans risque pour les enfants. Je souhaite des arbres "en mouvement" changeant avec les saison. (comme les cerisiers typiques de notre ville mais mal adaptés à cause des noyaux pour les enfants! )."

Le concept du jardin en mouvement de G. Clément me semble incohérent pour des arbres de cours d'école. La variabilité saisonnière des plantes est une caractéristique commune et ne me semble pas le centre de ce concept. Mais ce n'est pas le choix et la maîtrise du concept d'aménagement qui nous intéresse ici.

Dans une école, ce ne sont pas les plantes qui représentent le plus grand danger, mais le manque d'éducation ou les mensonges. Si ce(cette) concepteur (conceptrice) a pensé aux cerisiers, c'est pour parler de la richesse historique du "pays" de Montmorency résumé par la remarque "les cerisiers typiques de notre ville". Certains cultivars ont d'ailleurs été développés et ont contribué au développement de la notoriété de de la ville. Ils portent explicitement son nom: "Montmorency à longue queue", "Montmorency à courte queue" .

Le premier réflexe des connaisseurs de plantes pour répondre à la question serait de proposer des cerisiers à fleurs. Ils répondent ainsi directement au souci de ne pas avoir de pépins avec les noyaux puisque ces cultivars sont stériles. Mais les cerisiers à fleurs font référence à l'orient, au Japon. Ce serait un contresens par rapport à l'idée de base: "Parler de la richesse historique de Montmorency en France", un contresens de paysage.

Ce qui fait Montmorency, c'est la griotte. Le cacher ou laisser croire qu'un cerisier quel qu'il soit puisse dire la même chose serait un mensonge. Enseigner en primaire l'intérêt historique du cerisier pour la ville de Montmorency et la bonne utilisation de la cerise aux enfants ne semblent pas des objectifs pédagogiques prioritaires. Il ne sont pas en mesure d'induire la mise en oeuvre de solutions (personnel de surveillance ou autre) permettant de respecter les enjeux de sécurité. (Les noyaux de cerise ne font heureusement pas partie des causes majeures de décès chez les enfants.

L'architecture de paysage permet de mettre en relation tous les éléments de contrôle du projet (problèmes, contraintes, enjeux, opportunités) et de proposer des solutions qui soient satisfaisantes (résolution des problèmes, respect des contraintes et des enjeux, utilisation des opportunités). En l'absence de ces éléments de contrôle, il est absurde de faire une proposition en décrétant que c'est la bonne chose à faire, le bon cerisier à choisir. Je ne peux donc pas conseiller un arbre, même le plus génial, pour un projet dont je ne sais rien; car la probabilité qu'il soit incongru par rapport à l'ensemble de l'aménagement serait très élevée.

Il faut faire le projet. Le choix de la plante résulte d'une intuition créatrice et de la vérification scrupuleuse que ce choix correspond aux multiples dimensions du projet.

C'est pour cela que l'architecture de paysage est une profession qui requiert des années d'apprentissage. L'architecte d'intérieur proposant cette question serait probablement choqué(e) si je lui disait de mettre du bleu dans l'architecture d'intérieur de l'école en lui affirmant que c'est le meilleur choix pour une école primaire parce que c'est une couleur calmante.

L'arbre que je lui conseille pour tous les projets qui ne relèvent pas de son domaine professionnel (ici l'architecture d'intérieur) est le tilleul. Une tasse bien chaude avec du miel. Pour l'aménagement de la cour, je lui conseille également d'embaucher un architecte paysagiste (paysagiste DPLG pour la France). Il est important de lui demander de faire le projet plutôt que de choisir des arbres. Et, car c'est son métier, il choisira des arbres si cela convient au projet. Il choisira aussi la disposition et l'entretien qui conditionneront les effets sensibles. Il choisira également toutes les conditions de mise en place et d'écologie pour la viabilité des plantes. Il ajustera les significations de la plante dans son contexte. Si ce n'est pas le cas, il n'aura pas fait sont travail. Connaître les limites de son domaine de compétence est un signe de professionnalisme et une garantie de qualité du produit pour le client.

On peut aussi planter des tilleuls au carré, c'est bien mieux que des cerisiers. on peut tout peindre en bleu, c'est bien mieux que le jaune. On peut se passer d'architectes d'intérieurs et d'architectes paysagistes (paysagistes DPLG pour la France). Mais il ne faut pas espérer avoir un jardin si on demande des arbres ou des beaux locaux si on demande de la peinture.

 
Pour avoir un projet de jardin et en conséquence choisir les bonnes plantes
Bruno Gadrat Design Végétal: Architecture de paysage et design végétal

p/Prunus/Prunus.html - rev. 2003/01/06


Quelques images
137 - Prunus x cistena feuillage - - - image 4cm - 320X200
146 - Prunus x cistena taillé Begonia - - - image 4cm - 320X200
164 - Jeunes arbustes sous escalier Prunus x cistena Spiraea bumalda - - - image 4cm - 320X200

Autres références dans Prunus/cerasus et /serotina