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Comptabilité de développement durable

Renouer avec les bénéfices en Éducation

Renouer avec les bénéfices en Éducation

Contribution soumise au sommet de l'éducation du MESRST le 6 février 2013 par Bruno Gadrat

L'éducation ne doit plus être une dépense dans le budget de l'état et ne doit pas non plus être une dépense transférée aux étudiants, aux entreprises ou aux autres acteurs sociaux et encore moins une dette a quiconque.

Cette réflexion s'inscrit dans le cadre du besoin d'élaboration d'une comptabilité de développement durable qui devra, dans les années à venir, remplacer la comptabilité purement économique utilisée actuellement.

Même si les partenaires du sommet expriment toutes les richesses sociales et individuelles qu'apporte l'éducation, la question du financement revient au premier plan à chaque instant en mettant l'accent essentiellement sur les dépenses.

Les discussions mélangent les comptabilités des étudiants, des institutions et de l'état. Le principe à l'œuvre dans la majorité des cas est de transférer les dépenses de l'un à l'autre des acteurs en essayant de se convaincre que ce sont des revenus.
On voit actuellement des limites de cette façon de faire soit en termes de capacité de paiement des différents acteurs, soit en termes de conflit social, soit en termes d'incapacité de produire certaines richesses d'enseignement.
Aucune des comptabilités des différents acteurs ne prend en compte ses propres revenus, car la comptabilité économique ne le permet pas. Les richesses sociales et individuelles décrites par les participants au sommet ne sont pas des richesses admises dans la comptabilité économique.

La monétarisation des richesses sociales et individuelles de l'enseignement n'est pas une bonne idée. La monnaie permet de faciliter des échanges, mais l'enseignement n'est pas un échange. L'enseignant ne se départit pas de son savoir et l'étudiant ne peut pas le prendre. Il est obligé de l'apprendre. Il est obligé de recréer ce savoir en lui. C'est une création et une multiplication, mais pas un transfert.
La comptabilité en $ qui représente des échanges est donc inadaptée.

La comptabilisation en richesse sociale et individuelle ne permet pas aux étudiants et aux professeurs de manger et subvenir à leurs besoins. Elle est donc insuffisante pour régler cet impératif d'existence de l'enseignement.

Il faut donc développer une comptabilité de développement durable qui permette d'intégrer ces richesses sociales et individuelles avec les circuits d'échange des éléments comblant les besoins des individus.
Cela doit aussi s'inscrire dans les limites de la capacité de support de l'environnement.
Les caractéristiques des richesses environnementales sont différentes de celles de l'enseignement et de l'économie, notamment par leur caractère fini, périssable et pour certaines épuisables.

La comptabilité avec une unité de compte et des règles de comptabilité correspondant aux caractéristiques de chacun des domaines économique, social et environnemental est une première étape indispensable pour savoir si on fait des bénéfices ou des pertes dans chacun de ces domaines.

Une seconde étape est nécessaire pour établir les règles qui régissent les relations entre ces domaines.

Pour que l'enseignement puisse produire ses bénéfices de connaissance, il faut que les individus qui produisent cette connaissance soient considérés comme le capital nécessaire et non comme un revenu. Ce capital humain n'est pas une dette à quelqu'un. Une masse monétaire équivalente aux besoins des étudiants et des enseignants doit être créée immédiatement et sans contrepartie par et pour la collectivité.

Cette masse monétaire est du capital financier créé par la nation et ne peut en aucun cas être du financement emprunté à d'autres. Cet argent n'est pas négociable ni exportable. Il ne peut pas être accumulé. Il s'éteint avec la perte des individus.
La masse monétaire est directement proportionnelle au nombre d'étudiants et de professeurs en fonction du but que se fixe la société pour son niveau global d'éducation et de la capacité du reste de la population et de l'écosystème à produire les biens et services nécessaires à son support.

La rotation de cette masse monétaire entre les enseignants et les étudiants d'une part et le reste de la société d'autre part créent la richesse économique.
L'accroissement du niveau d'étude et le maintien ce cette connaissance créent la richesse sociale.
Le savoir est un bien social et ne peut être vendu ou privatisé.

Dans le contexte actuel, le Québec n'a pas la maîtrise de sa monnaie. À terme, lorsque la comptabilité de développement durable sera établie, on pourra faire reconnaître ce capital équivalent social dans la monnaie centrale ($). En attendant, il faudra créer une monnaie locale. C'est une opportunité de créer de la monnaie de développement régional. En payant les professeurs et les étudiants avec de la monnaie qui a de la valeur dans sa région d'émission, c'est l'économie de la région qui se développera avec une garantie d'achat des biens nécessaire aux besoins des professeurs et des étudiants.
La rémunération devrait correspondre pour un débutant au seuil de faible revenu plus 10% et à un maximum de trois fois ce montant pour une personne ayant atteint l'objectif social d'enseignement.

L'objectif social d'enseignement devrait, par personne sur sa durée de vie, être le nombre d'années nécessaires pour obtenir un doctorat dans un domaine et des compétences dans trois domaines. La formation continue devrait être incluse dans cette durée instituée comme droit de formation pour tous.
L'objectif social devrait inclure un objectif de création de diversité et de maintien des connaissances, un objectif d'adaptabilité aux besoins de la société, un objectif d'accessibilité à cette richesse collective.
Dans ce système de création de richesse collective d'éducation, le nombre d'années d'enseignant aurait également intérêt à être défini comme un droit pour tous pour une durée également fixée.

Le sommet ne devrait pas se contenter de trouver une issue acceptable à la situation actuelle. Il devrait instituer des projets pilotes sur des hypothèses de réinvention du système d'enseignement.

Quelques références

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Bruno Gadrat

Orig: 06/02/2013 Rev: 2013/02/07

20130206-mesrst-renouer-benefices-education.html

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