Les arbres et les arbustes augmentent de volume (silhouette générale) en ajoutant à leur périphérie les nouvelles pousses de l'année. Pour se faire, les nouvelles pousses se développent à partir des bourgeons. Le maximum de croissance des branches se fait aux alentours du mois de juin. La position et la longueur d'une branche est définitive après un an. Seul son diamètre augmente d'année en année. (voir structure)
Après plantation on considère qu'il faut environ deux à trois ans pour que la plante se remette du choc de transplantation et se remette à croître à sa vitesse normale. À partir d'un semis, la croissance des quatre ou cinq premières années est également très lente. Ces chiffres sont évidemment très variables en fonction des plantes et des conditions de culture.
Chaque année, la tige fabrique une cerne de croissance à partir de son assise subéro-phellodermique. Cette couche de cellules juste sous l'écorce produit une nouvelle pellicule d'écorce vers l'extérieur et une nouvelle couche de bois vers l'intérieur. En période de forte croissance les cellules sont grosses et paraissent claires. En faible croissance, elles sont petites et paraissent plus foncées. Chaque trait sombre concentrique dans la tranche d'une branche ou d'un tronc représente l'hiver et donc une année.
Les arbres à croissance rapide se distinguent non seulement par de longues pousses de l'année mais aussi par des cernes épaisses. En réduisant sévèrement le volume de l'arbre ou de l'arbuste, on provoque un déséquilibre racines/branches que la plante essaye de compenser rapidement en produisant des rameaux vigoureux. Avec moins de feuilles les tiges anciennes sont mal approvisionnées en sève. Cela se traduit par des cernes étroites. Si on dépasse les limites de résistance de la plante, on l'affaiblit et on peut la faire mourir. On peut augmenter la vitesse de croissance en réduisant le nombre de branches, en coupant au-dessus des bourgeons les plus vigoureux du rameau et en orientant les rameaux vers le haut. On peut diminuer la vitesse de croissance par de multiples opérations que vous retrouverez détaillées dans les manuels de culture des bonsaïs.
Toute blessure à l'écorce endomage l'assise subéro-phellodermique et diminue la viabilité de la plante. En décortiquant un anneau d'écorce, on coupe le passage de la sève et on fait mourrir la partie située au dessus. Les plaies au tronc sont donc particulièrement graves.
Si vous voulez savoir à quoi va ressembler votre jeune plantation repérez votre plante dans votre voisinage en vérifiant que les conditions de sol, d'ensoleillement et d'alimentation en eau sont semblables. Demandez quand il a été planté à son propriétaire. Si vous ne pouvez obtenir ces renseignements, estimez la longueur des pousses annuelles et la circonférence du tronc ou des grosses branches. Repérez les années successives dans les branches. Elles sont marquées par des replis de l'écorce. L'écorce varie de couleur en fonction de son âge. C'est souvent très visible dans les deux dernières années.
La biologie des racines est un peu différente mais le principe reste à peu près le même: croissance en longueur la première année et croissance en diamètre les années suivantes.
Cette croissance en diamètre a une certaine puissance mais ne fantasmez pas trop. Le simple piétinement des racines provoque un dépérissement des arbres. Les radicelles sont très fragiles. Si une racine est introduite dans une fissure, il y a de fortes chances pour qu'elle puisse élargir cette fissure. En revanche une simple surface étanche sur la hauteur des racines empêche l'arbre de pousser. Pour des arbres à racines très superficielles comme les Acer saccharum, quelques dizaines de centimètres suffisent à bloquer la progression des racines. La plupart des racines restent dans le premier mètre du sol.
En fait la plupart les dégâts aux maisons sont liés aux variations d'eau dans le sol et en particulier au moment du gel dégel. Un simple trou dans le terrain modifiera profondément le régime de l'eau du sol qu'il y ait un arbre ou non planté dedans. Raisonner sur les racines et sur les habitations séparément nous rend toujours perdant.