Complément à la proposition de communication pour colloque TIC à l'Université de Montréal - 5 mai 2000
J'utilise l'informatique depuis longtemps et n'hésite pas à me lancer dans de la programmation si je veux vérifier une hypothèse pédagogique. Cette aisance me permet de choisir des outils à ma main et de refuser d'utiliser les logiciels supérieurs aux versions 3 incroyablement compliqués et inefficaces. Les difficultés d'utilisation des NTIC pour l'enseignement sont et resteront cependant importantes. Ces indications relèvent de mon expérience et n'ont pas de valeur générale(1). Les réflexes développés sont uniquement là pour minimiser les impacts mais ne sont pas des solutions en tant que telles.
L'incompréhension générale chez les professeurs et les étudiants du rapport entre l'outil informatique et l'objet pédagogique produit crée des rapports conflictuels de suspicion d'incompétence généralisée ou d'aura magique.
Développer systématiquement un contrôle de qualité des résultats est un effort qui peut paraître lourd mais qui permet de contrer le système de rumeurs qui s'installe. Malheureusement cette stratégie n'est efficace que lorsque le cours sur web commence à être efficace au bout de la deuxième ou troisième année. La réduction de ce temps ne pourrait être effectuée que par le point suivant.
L'absence de soutien logistique (pas de secrétariat équipé et formé) interdit tout accès à cet outil pour la grande majorité des professeurs dont la capacité première est pédagogique et un report sur le professeur du temps de production qui devrait être délégué.
Profiter de toutes les occasions pour affirmer que c'est contre-performant d'un point de vue pédagogique et économique de faire travailler des professeurs sur des tâches de secrétariat. Faire attention de ne pas blâmer les secrétariat de ne pas être en mesure d'assurer leurs fonctions faute de moyens. Ne pas s'attendre à une efficacité rapide de cette stratégie.
Pour les professeurs à double capacité (pédagogique et informatique), l'instabilité des supports informatiques produite par la course à la haute technologie mange une énergie d'actualisation inutile à la pédagogie et dommageable à la pérennité des productions. Dans les cours ayant un contenu en cours de recherche ou a fort taux créatif, la part des exemples produits par les étudiants devient un atout majeur à la pédagogie mais fait exploser les capacités des serveurs, les temps de réajustement pour la mise en ligne et les risques sur la sécurité du réseau. L'absence de contrôle nous fait courir le risque certain du "plantage" du système et le contrôle soutenu interdit l'accès au plus grand nombre.
Contrer la fuite en avant technologique par des formats rustiques (ex: html) et évitant à chaque fois que c'est possible les formats lisibles par un seul logiciel (ex: la dernière version de Word, PowerPoint, Director,..) et les formats lourds nécessitant des machines puissantes et un réseau rapide.
Pour le problème de la sécurité; limiter au minimum le travail sur les machines publiques et publier le plus possible sur le web pour que l'accès se fasse par les machines privées.
L'utilisation de l'informatique en cours, est toujours une croisade faute d'installation à demeure. C'est fatigant et ridicule d'aboutir à un équivalent graphiquement médiocre de passage de diapositives ou de transparents. Seules les démonstrations nécessitant l'interactivité de l'ordinateur ont un intérêt ; mais elles relèvent actuellement de la ligue d'improvisation et non d'un temps de préparation conséquent et de soutien efficace à cette préparation.
Ne pas utiliser l'ordinateur en cours sauf nécessité et lui préférer une utilisation hors cours. Pendant le cours, les diapositives y compris celles d'écran d'ordinateur résolvent la plupart des besoins. Signaler à plusieurs reprise et sous diverses formes le point d'accès aux références sur le web. Laisser une copie papier de ces références au responsable de classe.
Malgré les difficultés, les avantages pédagogiques des NTIC sont mesurables et permettent d'atteindre pour un très grand nombre d'étudiants l'excellence affichée comme objectif de l'université. Voir Mesure quantitative de l'efficacité pédagogique d'un site web - février 2000 - http://www.designvegetal.com/gadrat/articles/2000/20000213bg-effi-pedag.html