©Voir aussi | pluie | eau dans le sol
Peut-on ou non envoyer l'eau chez le voisin ? Doit-on faire un puisard raccordé au réseau pour évacuer l'eau de notre terrain dans le réseau pluvial de la rue ? Le code Civil du Québec est clair en ce qui concerne la gestion de l'eau.SECTION III
DES EAUX
979. Les fonds inférieurs sont assujettis, envers ceux qui sont plus élevés, à recevoir les eaux qui en découlent naturellement.
Le propriétaire du fonds inférieur ne peut élever aucun ouvrage qui empêche cet écoulement. Celui du fonds supérieur ne peut aggraver la situation du fonds inférieur; il n'est pas présumé le faire s'il effectue des travaux pour conduire plus commodément les eaux à leur pente naturelle ou si, son fonds étant voué à l'agriculture, il exécute des travaux de drainage.
1991, c. 64, a. 979.
(http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/CCQ/CCQ_4.html)
L'arrosage des arbres sous un patio en bois et dans un trottoir n'est pas réellement le même problème.
Le patio en bois n'est pas étanche et l'eau passe au travers même si une quantité est effectivement perdue. L'ombrage réduit la déperdition de l'eau du sol par évaporation.
Les quantités d'eau sont donc plus faibles mais souvent très suffisantes pour la majorité des plantes.
Pour un arbre de trottoir le problème principal réside dans l'étanchéité de la surface (bitume ou béton). Un sol en gravier ne pose pas de problème pour l'entrée d'eau dans le sol.La principale différence entre un patio et un trottoir réside dans la quantité de terre disponible pour règler l'eau (reserve utile) dans le sol. Dans un patio, la terre est en liaison directe avec le reste du sol alors que dans la rue, la situation correspond plus à un bac avec un changement important de nature du sol qui empèche les échanges d'eau.
Dans le sol l'eau circule un peu dans toutes les directions par la microporosité. Dans un bac s'il n'y a pas d'apport d'eau la terre ne peut pas en apporter. S'il y en a trop, la terre ne peut pas l'évacuer. Cette différence explique pour une grande part la grande différence de longévité entre les arbres sous patio et les arbres sous trottoirs.
L'architecture de paysage en maîtrisant l'art des jardins a toujours pris position par rapport aux multiples aspects de l'eau.Dès les jardins antiques avec la réussite de l'acclimatation du palmier dans le désert c'était la de gestion d'eau et d'humidité de l'air qui était au coeur des réflexions et des actions. les exemples sont aussi nombreux que les aménagements qui maruent l'histoire. Pensons par exemple au grand bassin de Versailles pour essayer les maquettes des navires qui partirons à la conquête du monde, au lac au castor du Mont Royal à Montréal pour montrer la richesse des paysages Laurentiens et regrettons le manque d'attention au mouvement de suppression des fontaines et bassins des aménagements actuels ou au contrôle d'accès aux points d'eau et piscines pour raison de sécurité.
L'eau est et sera, par sa présence ou son absence, au coeur des aménagements à venir. Les architectes paysagistes sont des acteurs importants pour proposer au quotidien des aménagements qui permettent de ne plus user l'eau et de lui redonner de l'intérêt dans les représentations du monde que sont les jardins et les paysages.
Fossés épurateurs, bassins de rétention, toits verts, préservation des bandes riveraines dans les aménagement, rivières poissonneuses, lieux de baignade ... la mémoire du passé et notre idéal du futur peut se matérialiser dans le même lieu. Les architectes paysagistes sont formés pour inventer et intervenir dans des projets en logiques multiples et souvent contradictoires.