Bruno GADRAT, gadrat/f/fleur/fleurs.htm - 21/09/1998 rev 03/03/2000
Lire les définitions dans:
Complétez votre lecture par un peu de vocabulaire sur:
Regardez toutes ces photos qui comportent des fleurs et cherchez ce qui est inclus dans les définitions précédentes et ce qui ne l'est pas.
La liste qui suit peut vous donner des idées, les numéros sont ceux des diapositives de la diathèque de la faculté.
Boules blanches
Marguerite
Les fleurs ont de tout temps été des symboles importants dans les diverses civilisations et procurent de nombreux emblèmes. La fleur cumule plusieurs niveaux symboliques dans les diverses cultures, qui portent sur la fleur en général, l'espèce en particulier et de sa couleur symbolique. Les symboles en jeu sont souvent forts (amour, fragilité de la vie,...). Cette utilisation reste très importante même si la signification est perdue ou détournée, la fleur reste d'abord et avant tout porteuse de messages entraînant l'esprit et annulant le regard sensible.La floraison est rarement le stade efficace en pharmacie et dans la plupart des productions végétales. En revanche il est particulièrement pertinent en parfumerie et en fleuristerie.
La botanique se sert des fleurs comme indices de sa classification. Par la multitude des détails à regarder, la proximité de regard a été accrue en se rapprochant du réel mais en en perdant la vue d'ensemble.
La fleur remarquable par l'enroulement de ses pétales, sa grosseur ou sa couleur, monopolise le regard du visiteur qui s'en rapproche. Ceci se fait au détriment du regard sur le jardin et les vues d'ensembles qui lui sont nécessaires pour voir le monde dans sa complexité.
Le poids historique des regards sur les fleurs et le contraste fort qu'elles induisent renvoient leur utilisation dans un domaine essentiellement symbolique. La très forte tradition en ce sens fait que même les détails qui pourraient permettre une utilisation sensible des plantes ont été renvoyés à des significations. De ce fait, leur utilisation sensible est particulièrement délicate à réussir. Ces visions symboliques réduites à une partie de la plante ont été utilisées ou combattues dans les jardins. La mosaïculture est une utilisation de la fleur dans un cumul des systèmes symboliques. Certaines formes classiques du jardin comme les roseraies, les parterres ou les corbeilles permettaient de contenir les fleurs et jouaient le jardin à un autre niveau. Les jardins de peintres (Jeykyll, Monet) sont des exemples d'utilisation de la fleur sur un mode essentiellement sensible mais on peu été suivi car ils sont très difficiles à maîtriser. De très nombreux architectes paysagistes ont purement et simplement banni les fleurs des leurs projets de jardins. L'ajout après-coup de fleurs dans les jardins fait passer le regard du jardin aux fleurs. La lutte, est alors inégale et le jardin est souvent perdant.
La couleur est le paramètre de la floraison qui a été le plus souvent employé pour produire des effets sensibles. Il a le double avantage de produire un contraste visuel fort sur le reste du jardin par la luminosité (clair sur sombre) la teinte (autre que le vert) et de profiter d'un contraste de temps de type "événement". Pour profiter de ces avantages de production d'effet sensible, il faut diminuer toute intrusion de valeur symbolique. La rose ou le lys ne doivent pas être reconnus immédiatement et le contraste les isoler sinon l'effet sensible ne pourra jamais exister. Les petites fleurs sont les plus simples à utiliser pour produire les effets sensibles. Petites, elles sont plus difficiles à identifier. Elles cassent l'identification de la couleur symbolique (ex: rouge, bleu, jaune) au profit d'un nuage coloré plus insaisissable (ex: rouge-orangé variable avec des reflets bleutés) par l'effet partitif créé.
La texture des floraisons est très difficile à utiliser. Le contraste de luminosité et de teinte par rapport au feuillage dominent. Ce n'est que si l'on arrive à être plongé dans un bain de fleurs que la texture peut réapparaître, mais dans ce cas, il y a souvent un risque de renvoi vers un monde symbolique.
L'odeur est l'une des caractéristique de la fleur qui a le moins été codifiée par le passé. Elle reste donc une opportunité sensible. Ce n'est pas un paramètre principal de la floraison. il peut cependant devenir essentiel dans certains jardins. Malheureusement dans de nombreux "jardins des sens" la partie consacrée aux odeurs est une catastrophe par le mélange hétéroclite et surabondant qu'ils proposent.
Les plantes en difficulté ont tendance à fleurir plus que la normale mais les fleurs en elle même ne présentent pas de différences significatives. Les fleurs sont comme le reste de la plante sujettes à maladies. Notre regard attentif à la fleur nous alerte, mais ces atteintes sont rarement préjudiciables à la vie de la plante. Elles risquent cependant d'affecter la qualité reproductrice de la plante, ce qui a souvent peu d'impact sur le jardin mais une influence décisive dans la plupart des productions végétales à caractère économique.
Bruno
Gadrat Pour en savoir plus
