Voir les plantes autant que les savoir
Vinaigrier, herbe à puce et autres plantes étonnantes
Garder de la distance pour mieux l'apprécier
Elle se mêle fréquemment aux fougères en faisant des colonies denses dans les sous-bois humides des forêts riveraines d'Acer saccharinum du sud ouest du Québec et dans les endroits rocheux et incultes, boisés, clôtures, bords des chemins. La plante se multiplie par graine et par drageons. Fructification à partir de mi-juillet.
Très irritante, il faut laver ses bottes après être passé dans une de ses colonies car le toxicodentrol reste très actif. Même la Fumée de la plante qui brûle est toxique.
La sève de l'herbe à puce ne doit pas toucher la peau ni les poumons. Elle est toxique fraîche, sèche ou en fumée. La toxicité peut persister sur les habits et machines contaminées pendant plusieurs années. Pour un chantier, il faut donc prendre les précautions suivantes.
L'élimination de l'herbe à puce (tiges, racines, rhizomes, feuilles) peut se faire par enfouissement dans le sol (profondeur 300 mm minimum) ou par sac plastique fermé en site d'enfouissement contrôlé. Ne jamais la brûler (vapeurs toxiques) ni composter (toxicité persistant plusieurs années). Si on ne veut pas intervenir dans le sol on peut réduire la vigueur de la plante par des désherbants de contact pendant plusieurs années jusqu'à disparition.
En cas de contact avec la peau l'allergie se manifeste par des plaques rouges, des cloques, des démangeaisons. L'apparition des symptômes peut se faire 24 heures ou même deux semaines plus tard. L'allergie disparaît en général en une ou deux semaines. L'allergie peut se manifester longtemps si on reste en contact avec des objets contaminés comme des chaussures, des lacets ou des outils. Il faut donc bien éliminer toutes les sources de contamination.
Pour soulager les symptômes de démangeaison on peut appliquer des compresses froides pendant 15 à 30 minutes. On peut aussi utiliser de la calamine ou prendre un bain d'eau tiède additionné une tasse de bicarbonate de soude. En cas d'allergie grave, il faut contacter un médecin pour traiter les symptômes.
Exotisme ordinaire
Le Rhus typhina est un arbrisseau ou un petit arbre (3-10m) dioïque à port tabulaire et gros rameaux bruns duveteux avec des grandes feuilles (30 à 60cm) composées imparipennées (17 à 31 folioles lancéolées) qui possède un système racinaire traçant et drageonnant. De plus il se bouture très facilement même à partir de racines et produit de nombreuses graines. Il pousse dans des sols où les autres plantes ont souvent de la difficulté à s'installer.
Toutes ces qualités font de lui une plante redoutée des jardiniers, car très envahissante. Et rendent illusoires son éradication. En revanche elle est fort utile pour redonner de la vie aux milieux fortement éprouvés et est d'un aspect doux et exotique et vivement colorée de rouge violacé à l'automne qui la font apprécier dans certaines situations.
Le Rhus typhina n'est pas réputé toxique contrairement à d'autres membres de son genre qui provoquent de graves irritations comme le Rhus radicans dont le nom d'herbe à la puce montre bien son désagrément, le Rhus toxicodendron dont le nom est explicite ou le Rhus vernicifera dont la sève doit être manipulée avec de grandes précautions avant de faire un magnifique vernis.
On peut faire une limonade avec les petits fruits rouges du Rhus typhina qui sont remplis d'un liquide acidulé. On les fait macérer dans de l'eau froide on édulcore fortement avec du sucre ou du miel car sinon c'est plutôt du vinaigre que l'on obtient (d'où son nom vernaculaire). Il ne faut surtout pas faire bouillir les fruits car c'est le tanin qui serait alors extrait et la boisson serait alors amère et astringente.
Pour s'en débarrasser il faut commencer avec des moyens mécaniques et sortir le plus possible de racines. Ensuite il faut redonner au terrain une qualité nourricière qui favorise les cultures et défavorise cette plante. Un apport d'humus en grande quantité et de façon répétée est nécessaire. Ceci ne vient toutefois pas complètement à bout du Rhus. Il faut ensuite éliminer pendant de nombreuses années les repousses de racines et les semis. Les moyens mécaniques sont souvent suffisants car la plante est grande et facilement identifiable mais si les restes des systèmes racinaires sont importants dans le sol on pourra avoir recours à un herbicide systémique sur les jeunes pousses en croissance ce qui aura pour effet d'empoisonner la plante jusqu'au plus loin dans ses racines. Mais la lutte ne sera pas terminée. Les graines continueront de germer.
Pour bien agir avec les plantes, il faut les reconnaître
Bruno Gadrat Design Végétal: Maîtrise d'œuvre des jardins et des paysages
Bruno Gadrat
Orig: 1997 Rev: 2009/08/17
Rhus.htm
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