Voir lexiqueLa notion de nature renvoie soit à une simple réalité, ce qui est difficilement utilisable. De fait en architecture de paysage nous utilisons la notion de nature principalement lorsqu'elle fait référence a une description par les naturalistes et le écologues ou les photographes de nature.
La notion de naturel est plus intéressante pour nous car elle est au coeur de la plupart des aménagements. L'essentiel des éléments que nous utilisons est immédiatement associé à la nature (ex: plantes, bois, roches) et la très grande majorité des jardins est une expression du rapport de l'homme à la nature. La fabrication du naturel et de l'artificiel par le végétal sont donc au coeur de la maîtrise du design avec les végétaux.
La nature existe toujours. Sa véracité fait référence à une réalité en fonctionnement normal et autonome indépendamment de l'intervention humaine. Sa vraisemblance est notre croyance en elle. Une nature peut parfaitement bien fonctionner du point de vue écologique (le système est stable ou en évolution normale) et être parfaitement invraisemblable, incroyable. Cette situation se rencontre dans des milieux qui ont été perturbés par l'homme à un moment puis abandonné en laissant un réseau de contrainte en fonction duquel la nature s'est réinstallée. Peut-on vraiment voir de la nature dans terrassement graveleux colonisé principalement par l'herbe à poux ?À l'inverse la nature peut être très crédible et totalement soutenue par un ensemble de compensations qui n'ont rien à voir avec la nature (ex: biodome, la plupart des jardins dans lesquels l'horticulture se fait discrète).
La véracité du naturel dans le végétal est donné par sa composition spécifique et son adaptation au lieu. Ce sont les éléments qui nous permettent d'établir le rapport entre les références établies par les naturalistes (certifiées authentiques) et l'aménagement qu'on a sous les yeux.
La vraisemblance du naturel dans le végétal est donné principalement par son aspect. C'est la forme générale complexe et indistincte que nous détectons en premier lieu. C'est la ressemblance de cette forme que nous avons sous les yeux avec la référence dévoilée par les naturalistes (y compris les photographes de nature) qui fait la vraisemblance du naturel. Dans cette complexité, notre ignorance des détails réels nous permet de remplacer certains éléments par d'autres semblables mais n'existant pas dans la scène originale de la nature.
C'est en le croyant vrai que le naturel provoque en nous une acceptation du regard de sa complexité. Nous prendrons plaisir à détailler un aménagement de plan d'eau qui simule un marais. il est en revanche peu probable que nous puissions apprécier facilement un vrai marais qui n'en aurait pas l'allure. La nature réelle est le plus souvent peu attractive car ses formes sont extrêmement complexes et difficiles à maîtriser par notre esprit qui refuse alors de regarder.
Le moindre écart de composition spécifique devient visible aux yeux des spécialistes en revanche toute plante identifiée comme manipulée par l'homme (cultivar horticole) sera immédiatement perçue comme inappropriée par tout un chacun. Les cultivars horticoles renvoient immanquablement aux modes et aux goûts de l'époque à laquelle ils sont plantés et non à la nature.Le simple cumul des plantes originaires d'un lieu ne permet pas de recréer une scène vraisemblable. Il y manque la forme, révélatrice des relations entre les plantes.
On ne peut pas obtenir un effet de naturel avec très peu d'espèces ni avec une disposition qui ne soit pas conforme à l'image qui doit être rappelée comme référence de nature.
Le maximum de diversité est un objectif de stabilité écologique. Il est toutefois dissocié de la fréquence de répartition des plantes qui est un critère important des milieux naturels et qui fait que ceux-ci trouvent en général une grande simplicité de leur forme générale par la dominance de quelques espèces.
Sous le regard spécifique de l'écologiste, du naturaliste. Le milieu naturel est ou non conforme à ce qu'il doit être, le vrai remplace est le beau. Tout marche dans l'esprit mais pas dans la perception sensible qui sera alors niée.
La véracité du naturel par le végétal est difficilement reconnaissable par tous. C'est avant tout une affaire de spécialistes d'être capable de vérifier son seulement la présence de tous les éléments devant se trouver présent mais aussi de leur réseau de relations. La création de milieux ayant vraiment un fonctionnement naturel sera donc un souci de qualité nécessitant des efforts important qui conduira à la viabilité de l'aménagement. Tout le travail d'architecture de paysage restera encore à faire pour produire les effets sensibles et de signification du naturel.
Avec la notion de naturel, sommes dans le vraisemblable de la nature. Cette notion est relative dans une échelle du plus ou moins naturel. Le contexte en fixe l'échelle de référence. En pleine terre une vivace paraît plus naturelle qu'en pot. Un pélargonium zonale dans une érablière à caryer peut-il être perçu comme naturel ?
Même si la couleur verte est souvent associé à la nature, cela ne permet en rien de la comprendre ou de l'utiliser.Le lieu d'origine, le naturel et la pureté sont souvent associés dans les idéologies refermées sur elles-mêmes entraînant des dérapages racistes et totalitaires. Prenez donc toutes les précautions nécessaires dans vos choix de plantes pour éviter toute confusion car le jardin est la représentation du monde tel que vous le voulez.